21h00 - Festival sur Lignon, une rétrospective (1999-2018) - Documentaire vidéo
au Gîte Bien-Être aux Chênes (plan)
Projection d'un film documentaire retraçant les dix-neuf éditions du Festival sur Lignon depuis 1999 !
Réalisation : Sébastien fanger
C’est avec une certaine joie que j’ai pu retrouver l'essentiel des archives filmées depuis près de 20 ans à la Ferme de Mathias, au café du Commerce, place du Foirail et de la Croix, à l'ancien Hôtel Chazot, au café des Amis et sur les sentiers d’Arsac ou du bois des Roches. Et Il y a de tout. Cassettes VHS, mini-DV, DVD et fichiers numériques. Toute l'histoire récente des supports audio-visuels en somme.
Les débuts sont assez rudimentaires et en 1999 lors de la première édition, il est enregistré pas moins de 6 cassettes VHS-C de 30 minutes chacune. Il s'agissait alors simplement de garder une trace de l'événement comme on le ferait d'un baptême, ou de vacances ensoleillées au Grau-du-Roi. Ni plus ni moins. 19 ans plus tard, le magnétoscope me régurgite de véritables pépites jusque-là bien cachées au fond du placard. Et c’est les yeux humides que je revoie sur l'écran les visages de Maurice Merle, Armand Chagot, Alain Gibert et Pierre Tarrare, tous les quatre décédés depuis. Ils étaient venus amicalement faire la performance artistique pour soutenir la fragile entreprise et surtout parce que Daniel est un bon copain. Et il y en a eu d'autres comme ça qui sont partis trop vite, Allain Leprest un an après son récital inoubliable à Mathias. Le dernier, me semble t'il, qu'il ait fait debout. Plus récemment c'est le saxophoniste Jean Aussanaire qui s'en est allé de l'autre côté du miroir. C'est vrai que 20 ans de festival c'est une sacrée tranche de vie. Un cinquième de siècle qui s'envole en fanfare.
La technique s'améliorant (mini-DV, montage non-linéaire sur ordinateur jusqu'à la HD d'aujourd'hui), j'ai pu envisager de voir les choses plus sérieusement, ne serait-ce que pour la communication Internet du festival. J'ai commencé alors vers 2001 à filmer systématiquement les concerts. Au début avec une ou deux mini-DV puis assez vite avec des régies de six à sept caméras sur support à carte-mémoire ! Ça a fini par faire du métrage et des gigaoctets de données ! C'est qu’il y en a eu de sacrés moments à conserver ! Le chanteur algérien Ilyes, rossignol des Aurès et dont on a complètement perdu la trace. Michèle Bernard qui se demandait bien où elle allait débarquer - « Ferme de Mathias… On joue dans une étable ? Il y a une sono et une régie lumière au moins ! ». Bïa Krieger, jeune chanteuse brésilienne découverte par Pierre Barouh. Louis Sclavis (un autre bon copain de Daniel) que Pascal Orsini, le garagiste de Fay se bornait à appeler “Clovis”. Amélie les Crayons, qui nous avait valu les foudres du Festival des Cuivres parce qu'elle avait volé la vedette à Michel Legrand qui passait le même soir au Monastier sur Gazeille. Le trompettiste Alain Brunet qui gravait en 2003 dans la moiteur de la ferme de Mathias, “Didgeridoo Project” disque d'anthologie pour le label Cristal Records. Alexis HK, tous seul à la guitare devant une salle comble pour un récital qui restera dans les mémoires. Il y eut aussi la résidence d'ImuZZic avec l'incroyable prestation de l'Interstellar Overdrive Trio jouant les chansons de Syd Barrett et du Pink Floyd de 1967. Bien sûr, À la Vie ! La Mort ! spectacle hors-normes de Jean Mereu autours d'un tableau de Pieter Brüegel. Léo Ferré aussi, joué par le pianiste anglais Tony Hymas tel qu’il le ferait pour Fauré ou Debussy. Mango Gazi et son espéranto tzigane. La “blue note” arménienne de Macha Gharibian. Gérard Morel et la guitare qui l’accompagne. Mina Agossi la chanteuse franco-béninoise qui repartit pour Paris les baggages remplis de saucissons et de charcuterie de la maison Barriol ainsi que quelques pots de Miel, savons et lotions à la propolis de chez Vincent Faure. Tout ça dans la valise au milieu des culottes et des soutient-gorges… Vous voyez l'image ?
Il y eut aussi la traditionelle randonnée “à la recherche du La (440Hz)” souvent Thématique - les puits de captage du bois des Roches une année, le projet éolien des deux plateaux l'année dernière - toujours musicale - La fanfare du Bus Rouge emmenant les marcheurs/danseurs dans un pas de deux provoquant au passage un embouteillage monstre sur la D500. Et le trompettiste Rémi Gaudillat de remarquer : « C'est la première fois que je joue dans les bois avec l'odeur des champignons ».
Le montage qui sera présenté au gîte des Chênes en ouverture du festival, ne se veut pas exhaustif. Il s'agit seulement de rendre compte d'une histoire bien singulière et de ce qu'aura été la vie de mes parents (les organisateurs) pendant près de 20 ans.
— Sébastien Fanger